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MEDECINDUSPORT.FR
Centre de Médecine et de Traumatologie du Sport
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Syndrome de la bandelette ilio-tibiale


Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une pathologie que l’on rencontre très fréquemment chez les coureurs à pied ; il peut se voir aussi chez les cyclistes et chez les randonneurs plus particulièrement lors des descentes.

L’histoire du sportif est toujours la même et le diagnostic est souvent fait à l’interrogatoire : en effet, lorsque le sujet effectue une course à pied, il constate pour une distance qui est habituellement toujours la même (ou moins en cas de terrain vallonné ou sur des surfaces dures et non planes) une douleur importante située en regard du compartiment externe de son genou, qui le contraint à arrêter sa course. Dés l’arrêt de cette dernière la douleur diminue voir s’estompe totalement.  Elle peut cependant parfois être moins typique et persister en dehors de l’effort notamment lors des descentes d’escaliers.

Lorsque le patient est examiné au cabinet il n’y a plus aucune douleur et l’examen est le plus souvent normal. Je conseille au patient qui vient consulter de courir juste avant la consultation pour être certain du diagnostic.


Autre particularité de ce syndrome c’est qu’au repos, lors de la marche ou même lors d’activités sportives qui nécessitent des courses irrégulières, comme le tennis ou le basket il n’existe aucune douleur. 


Un peu d’anatomie et de physiologie pour comprendre :


La bandelette ilio-tibiale est une grande lame tendineuse plate qui naît de la réunion du grand fessier et du tenseur du facia lata à la face externe de la hanche en haut et qui va se terminer en bas sur la face supéro-externe du tibia (tubercule de gerdy).

Dans la course de fond, la répétition des flexions extensions du genou (800 à 1000 par kilomètre), provoque des microlésions des fibres collagènes de la bandelette ilio-tibiale, et parfois une bursite de la bourse séreuse située entre la bandelette et le condyle externe (partie inférieure du fémur).

L’appellation « syndrome de l’essuie glace » vient du fait, qu’en extension du genou, la bandelette ilio-tibiale est située en avant de la tubérosité du condyle externe, et qu’en flexion, celle ci glisse sous le condyle externe à la manière d’un essuie glace.

Ainsi, à chaque mouvement de flexion-extension du genou, il y aura un conflit entre la bandelette ilio-tibiale et le condyle externe qui fait un peu saillie.


Examen clinique :

Comme on l’a vu plus haut lorsque le médecin est habitué à cette pathologie le diagnostic est fait à l’interrogatoire, l’examen clinique permettra de le confirmer et surtout d’éliminer une autre pathologie.

L’examen clinique révèle un genou sec, de mobilité normale, et permet donc d’éliminer une pathologie méniscale externe, une souffrance du ligament latéral externe, une souffrance fémoro-patellaire, une autre tendinite (biceps, poplité…) ou encore une fracture de fatigue.

Il faudra s’attacher à rechercher un trouble statique pouvant expliquer l’apparition des douleurs, comme un genou varum (en ( )), un défaut d’appui plantaire par un examen podoscopique à la recherche notamment d’un pied creux et bien entendu rechercher une rétraction musculaire en particulier du grand fessier et du tenseur du facia lata.

L’examen de la chaussure de course peut révéler une usure anormale du bord externe par rapport à l’autre chaussure. On s’assurera bien entendu que les chaussures sont bien adaptées à la pratique de la course à pied.


En fait, le diagnostic peut être affirmé grâce à deux tests :

- le test de RENNE avec apparition spontanée de la douleur lorsque le sujet est en appui unipodal du côté incriminé, genou fléchi à 30-40°.

- le test de NOBLE : le sujet en décubitus dorsal, la pression directe, par le praticien, de la face externe du condyle latéral, à 3 cm au dessus de l’interligne articulaire, réveille des douleurs lors de la mise en extension passive du genou aux alentours de 30° de flexion.


Les examens complémentaires.

Ils sont la plupart du temps inutiles, le diagnostic étant clinique ; ils ne seront demandés que devant un tableau clinique plus "frustre", ou devant la persistance des symptômes. Ces examens ont plus pour but d'éliminer les autres causes de douleur externe du genou, que de montrer la zone conflictuelle.

Le médecin pourra demander en fonction des éléments cliniques une radio, une échographie ou encore une IRM.


Les traitements.

Il passe, dans un premier temps, par un repos sportif d’environ 3 semaines.

Une infiltration peut être réalisée entre la bandelette et le condyle externe, elle sera très efficace en cas de bursite associée.

La mésothérapie est intéressante.

La cryothérapie

La rééducation dans certain cas avec des massages transverses profond, de la physiothérapie et surtout des manœuvres d’étirement spécifique.

La reprise progressive de l’entraînement devra s’effectuer sur un terrain souple et plan, en veillant à la qualité des chaussures et à l’amortissement de leurs semelles.

La correction des troubles statiques par orthèses plantaires, notamment par un coin pronateur postérieur.

La chirurgie est rarement utilisée, elle est réservée aux échecs prolongés du traitement médical. L’intervention consiste en une section des fibres postérieures de la bandelette, au niveau de la zone de frottement. Après une période de repos de quelques jours, la marche est autorisée rapidement, la reprise de l’activité sportive s’effectue entre le 2ème et le 3ème mois.