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Les infiltrations.

Définition :

On entend par infiltration l’injection de produits souvent dérivés de la cortisone dans une articulation ou en regard d’une structure anatomique (tendons, muscles, ligaments …).

Le but est de traiter une pathologie le plus proche possible de son siège ; c’est le cas le plus fréquent en traumatologie du sport.

Quels sont les produits utilisés ?:

Les produits utilisés sont souvent des dérivés de la cortisone pour leurs effets anti-inflammatoires; on peut aussi utiliser des anesthésiants locaux en cas de douleurs importantes, pour continuer une compétition par exemple, ou encore des molécules de haut poids moléculaire ( acide hyaluronique) pour l’arthrose.

Quels sont les risques ?:

Les infiltrations ont souvent mauvaise réputation et sont souvent craintes par les patients, souvent à juste titre. Cette méthode de traitement doit respecter un certains nombre de précautions et doit être utilisée dans des indications bien précises, rarement en première intention, et nécessite une technique d’injection rigoureuse.

Les principales complications sont :

• Les infections qui vont du simple abcès au point d’injection jusqu'à l’infection d’une articulation dans le cas d’une infiltration intra-articulaire (1 cas d’infection grave sur 10 000 infiltrations)
• Les ruptures de tendon sont toujours redoutées chez le sportif qui pourra voir sa carrière sportive remise en cause ; elles sont secondaires à une fragilisation du tendon avec souvent une reprise sportive trop rapide et brutale après un soulagement rapide des douleurs qui laisse croire au sportif qu’il est guéri et qu’il peut reprendre son sport. Un repos devra être observé dans les suites d’une infiltration, sa durée dépendra de la pathologie traitée.
• Des lésions cutanées peuvent apparaître en regard du point d’injection du produit (taches ou petite dépression) ; elles sont provoquées par un reflux du produit ou une injection trop superficielle.

Quelles sont les contre-indications ?:

On ne fera jamais d’infiltration en regard d’une peau abîmée ou infectée et devant un patient présentant de la fièvre afin d’éviter tout risque infectieux ; pour les mêmes raisons, le patient diabétique ne sera infiltré qu’en cas de nécessité absolue.

Afin d’éviter une hémorragie, les infiltrations devront être évitées chez les patients prenant des anti-coagulants.

Chez le sportif on notera que la cortisone et les anesthésique locaux font partie de la liste des produits interdits ; lors de l’infiltration d’un sportif susceptible d’être contrôlé il est impératif

que le médecin lui fasse un certificat mentionnant le diagnostic, le produit utilisé, la date d’injection ; le sportif présentera ce dernier au responsable de l’épreuve ou lors d’un contrôle.

On notera aussi comme contre-indication la grossesse, les ulcères de l’estomac, les ruptures partielles de tendon, la présence d’une prothèse articulaire à proximité de l’injection et trop d’infiltrations !! ( pas plus de 3 par an au même endroit).

Principales indications en traumatologie sportive :

L’utilisation de ce procédé thérapeutique nécessitera un diagnostic précis et devra être décidé avec l’accord du patient après lui avoir expliqué les avantages et les inconvénients.

Pathologies articulaires : on sera amené de plus en plus à utiliser l’acide hyaluronique dans les arthroses débutantes du sportif, les injections de cortisone seront réservées pour des poussées douloureuses.

Les tendinites : l’infiltration sera utilisée en dernier recours après avoir fait d’autres traitements adaptés, en aucun cas elles seront faites dans le tendon mais au pourtour de ce dernier. Les meilleures indications sont les tenosynovites, c’est à dire l’inflammation de la gaine du tendon, et les enthésopathies ou tendinites d’insertion du tendon sur l’os.

Au niveau musculaire : il est classique d’infiltrer des séquelles d’accidents musculaires à type de fibrose qui laisse au sportif une douleur bien localisée à l’effort avec d’excellents résultats.

Technique d’infiltration :

Le matériel, seringue et aiguille, sera choisi en fonction de la pathologie à traiter.

L’injection doit être faite dans des conditions de propreté absolue ; lavage des mains, désinfection de la peau rigoureuse, matériel stérile.

Une anesthésie locale est souvent utilisée avant l’injection ; j’utilise la cryothérapie pour des infiltrations périphériques superficielles et une anesthésie avec une première petite injection de produit anesthésiant pour les infiltrations articulaires.

En conclusion ce traitement local sera souvent de bonne efficacité lorsque les indications et la technique seront bien adaptées ; mais comme toujours le mieux restera de prévenir les blessures en consultant rapidement, dès les premiers symptômes, son médecin du sport et de respecter les bonnes règles d’une pratique sportive adaptée à chacun.